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Thématiques :
Région : Bretagne
Titre : Aux Lices, les pickpockets font aussi leur marché
Publication papier : août 2011
RENNES Aux Lices, les pickpockets font aussi leur marché?
Le samedi, c'est jour de marché, place des Lices. Mais il n'y a pas que les clients qui s'y rendent : pickpockets et voleurs à l'étalage agissent sans scrupule, depuis un mois...
Au marché des Lices, les produits frais attirent les clients, et leur argent, les pickpockets. « Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu ces problèmes-là, mais depuis un mois, ça n'arrête pas », lance un marchand de 74 ans. Objets ciblés : toute forme d'argent et de nourriture. « Après m'avoir payé, une mamie est allée à la poissonnerie mais un couple lui a pris son code et volé sa carte bleue. Il ont aussi pris un chéquier », déplore Pascal Cadot, boulanger.
Il y a quelques minutes, devant le stand de pâtisseries orientales, certains ont été pris en flagrant délit. « Vous les avez manqués, ils sont partis en courant », regrette Ratiba Sedilot. « Je servais ma cliente et ma collègue a crié attention. Ils étaient deux et ils avaient la main dans le sac de ma cliente. »
Vol à l'étalage aussi
Technique observée : celle du sac en plastique. Les voleurs font la queue avec les clients et placent un sac en plastique devant le sac de leur victime ; ils effectuent ainsi leur vol à l'abri des regards. « Il y a aussi celui qui vole pendant qu'un autre demande de l'argent avec son gobelet », ajoute Alexandre Tisler, charcutier. « On essaye d'avoir l'oeil mais les clients doivent faire attention. Des fois, on voit leur portefeuille ou chéquier qui dépasse de la poche arrière », observe Frédérick Basile, un poissonnier.
Les commerçants, eux, sont victimes du vol à l'étalage. Ici, la technique est celle de la distraction. « Les parents me parlaient, me demandaient le prix alors que c'est affiché, et la gamine de 7-8 ans est partie avec un poulet. Mais elle s'est brûlée les mains et l'a lâché par terre. J'ai demandé aux parents de payer mais ils ont couru avec la gamine », se fâche Fabrice Vannier, rôtisseur. « Sur d'autres stands, ils ont aussi volé des gâteaux de Savoie et un cageot de pommes de terre. »
Certains commerçants ont été plus tenaces. « Il y a un homme qui a pris deux kilos d'un fromage à 40 € ! Quand le commerçant d'en face a averti mon patron, il les a rattrapés et a récupéré le fromage », confie Laurent Abad, fromager.
Aux stands des pâtisseries orientales, leur intérêt porte plus sur la caisse que sur les friandises. « La semaine dernière, il y en a une qui a pris un gâteau et elle l'agitait en demandant combien, combien. Et pendant ce temps, il y en a un qui prenait ma caisse. Heureusement que ma collègue d'en face a crié », se réjouit Ratiba Sedilot.
Hommes, femmes, couple, avec ou sans enfants : les commerçants ont du mal à établir un profil. « À chaque fois, ça change, donc on ne sait pas. Alors on se méfie en permanence. On doit tout surveiller », explique Ratiba, qui enchaîne désormais sa caisse à sa table.
Désormais, commerçants et clients du marché des Lices doivent rester vigilants, sous peine de voir étals, paniers et poches se vider à leur insu.