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Région : Bretagne

Titre : Les tiroirs-caisses tournent moins que les manèges

Publication papier : décembre 2010

 

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RENNES                                                                                       Les tiroirs-caisses tournent moins que les manèges?

 

 

À une semaine de sa fermeture, la fête foraine de Rennes continuent de battre son plein. Certains forains font déjà leurs comptes. 

 

 

Armée d'une petite canne à pêche aussi grande qu'elle, Alisée, 4 ans, capture avec succès. Elle pêche des canards roses, jaunes, bleus et rouges : tous aussi colorés que son sac à dos Barbie. Le coup de filet se déroule sous le regard envieux de Guillaume, 5 ans. Pas de partie pour lui. Selon sa mère, « c'est trop cher. Si c'était à 2 €, oui, mais pas à 3 € 50 ! ».

 

Ce mardi encore, les forains voient les parents compter leurs sous. À 75 ans, Jacky Maigret a participé à des centaines de fêtes foraines, et il avoue que celle-ci est loin d'être la meilleure : « Il y a du monde mais les clients n'ont pas les moyens. » Pour décompresser et oublier que « c'est encore la crise », Jacky propose des fusils chargés et des petits ballons sur lesquels il faut tirer à bout portant.

 

La plupart des clients préfèrent se défouler dans les trains. Résultat garanti. « C'est mieux quand ça finit ! J'ai eu envie de vomir pendant toute la séance », raconte George qui, à 54 ans, a voulu accompagner sa fille de 10 ans dans le « speed mouse ».

 

Pas catastrophique

 

Si les stands des trains et autos tamponneuses attirent beaucoup, ceux de la loterie et autres jeux de hasard restent déserts. « Ben oui ! C'est normal, explique Alexandre Kerwich Briand. Les gens dépensent moins pour prendre des risques. Par contre, pour manger, c'est différent. Donc, pour nous, ça va. » Ses chichis, crêpes et barbe à papa se vendent donc bien et son chiffre d'affaires se maintient.

 

Si les recettes des forains ne sont pas en hausse cette année, le bilan n'est tout de même pas catastrophique. « On s'attendait à pire », avoue Renault Delphin. « C'est vrai qu'il y a beaucoup moins d'acheteurs mais on gagne quand même. Sinon, on ne serait pas là. »

 

Pour être là, tous ces forains ont dû verser un acompte d environ 30 % du droit de place. Pour chacun, le montant est fixé selon le prix du mètre carré et la nature du stand. Aucun forain n'ose dire à combien s'élève ce montant. Seul Christophe témoigne que « ce n'est vraiment pas donné à Rennes ».

 

Quand ce sera l'heure de démonter leurs stands, tous devront régler à la mairie l'intégralité de la somme due. Mais les forains ne sont pas trop inquiets, ils affirment « rentrer régulièrement dans leurs frais ». D'ailleurs, dès le 9 janvier, à la fermeture de la fête, beaucoup d'entre eux repartiront en caravane pour une nouvelle aventure. Direction Saint-Malo, Alençon ou Lyon.

 

Jusqu'au dimanche 9 janvier, de 14 h à 0 h, esplanade Charles- de-Gaulle. Entre 2 et 7 €. Le 31 décembre, ouvert jusqu'à 5 h.