Genre : Reportage
Thématiques : Économie, agriculture - pêche
Région : Martinique
Titre : Conflit de la CMT : la communauté de l'Espace Sud réagit
Publication papier : mai 2011
FORT-DE-FRANCE Le conflit de la CMT : la communauté de l'Espace Sud réagit
Eugène Larcher, le président de la communauté d'agglomération de l'espace sud a tenu une conférence de presse vendredi. L'objectif : s'adresser fermement à la directrice de la Compagnie Martiniquaise de Transports (CMT)...?
Entre Eugène Larcher et Sandra Casanova, les échanges sont vifs et se déroulent par médias interposés.
Devant micros, caméras et magnétophones, le président de la communauté d'agglomération de l'espace sud a souhaité « mettre un point d'ordre à tout ce qui a été diffusé par les médias depuis environ un mois » .
« Je ne peux pas accepter d'entendre Madame Casanova dire sur vos antennes qu'elle est une pauvre victime de la Communauté d'Agglomération » , s'est-il offusqué.
Pendant une demi-heure, vendredi, lors d'une conférence de presse, le président a argumenté sur « des éléments tangibles attestant de l'inefficacité et des défaillances » de la directrice de la Compagnie Martiniquaise de Transports (CMT).
Sur le service minimum du réseau confié à un autre transporteur pour une durée d'un mois. Le président a répété que la mesure était prise conformément à l'article 41 de la convention signée avec la CMT et selon laquelle « l'autorité organisatrice est habilitée à partir du 8ème jour d'interruption à faire effectuer les services publics de transport en régie provisoire aux frais du délégataire » . Dans les communes de Riviè-re-Salée, Rivière-Pilote et Sainte-Luce, les bus étaient à l'arrêt depuis un mois, dans le cadre d'un mouvement de grève qui se poursuit.
Sur la capacité de la CMT à assurer le service public. Le président affirme avoir constaté une défaillance de la CMT dès son premier jour d'exploitation. « À Sainte-Luce, deux lignes sur trois n'étaient pas desservies et la capacité des bus de Rivière-Salée était insuffisante » , précise t-il.
« L'espace Sud pourrait poursuivre la CMT »
Sur le plan financier. Le président s'étonne de l'argent que la CMT lui réclame. « La collectivité a payé 278.956 euros, le 20 décembre 2010, (...) une avance de démarrage correspondant à trois mois de prestations » , affirme t-il. « Lorsque Mme Casanova me réclame de lui payer les mois de mars et avril, comprenez bien qu'il est logique que je lui demande de me justifier la consommation de l'avance (...) que je lui ai faite » , explique-t-il.
Et il va plus loin : « l'espace Sud se réserve la possibilité de poursuivre Sandra Casanova pour abus de confiance si toutefois l'argent versé a été utilisé à d'autres fins » , prévient-il.
La CMT a t-elle définitivement perdu le marché de transport public à Rivière-Salée, Rivière-Pilote et Sainte-Luce ? La réponse sera connue le 27 mai. C'est l'échéance qui lui est donnée pour démontrer qu'elle est apte à assurer correctement le service public.
Pour le moment, entre la CMT et la communauté d'agglomération, le dialogue est au point mort et la première semble difficile à passer. Le président a achevé son intervention en demandant à Madame Casanova de « s'atteler à bien faire le travail pour lequel elle a été payée au lieu de passer son temps à critiquer et insulter les élus et les administratifs martiniquais » .
Les grévistes inquiets
Suite au transfert des salariés de la CMT à la société Bus du Sud, la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais dit avoir appris que « cette dernière ne répond pas aux critères définis pour être entreprise de transport. De plus la suspension du contrat de la CMT par l'Espace Sud et la mise en régie du service exignet que des dispositions soient prises par l'employeur » . Aujourd'hui, la CSTM s'inquiète de plusieurs points notamment « le devenir de la plate-forme de revendications, les incidences de la mise en régie sur les contrats de travail, etc » . La centrale syndicale entend présenter aujourd'hui à la presse sa position en cas de déchéance de la CMT le 27 mai et son mécontentement « face à l'inertie des services de l'État (Préfecture et Direction du travail).